Histoire

Une des curiosités de Visker est tout simplement le k de son nom.En effet la lette k n’existe pas en Gascon, et elle n’a été que très rarement utilisée pour franciser les noms de lieux. Cette originalité mérite quelques explications. Rappelons au préalable qu’en Gascon comme en Espagnol le  »v » se lit  »b » et Visker se prononce alors  »Bisker ».

Plusieurs explications sont possibles. Une première hypothèse voit dans Visker un terme méridional signifiant gauche,difficile; le sens serait alors  »lieu d’accès difficile ». Une autre source rapproche Visker du latin viscum, le gui.

L’hypothèse plus vraisemblable rattache Visker à une racine basque [bisk] qui a donné biskar (dos, faîte du toit, crête, sommet, point culminant en Basque), bisquèra (faîtage, poutre supérieure du toit en Gascon).

Le site de Visker, longue crête rectiligne dominant le piémont pyrénéen, est caractéristique d’un biskar. Cette origine est confirmée par le nom de Biscarmiau, nom d’un quartier et d’un ruisseau de Visker. Ce quartier situé lui aussi sur une ligne de crête plus modeste serait étymologiquement un  »demi-biskar ». D’autres noms des Pyrénées gasconnes auraient la même origine : Viscos, village adossé à un biskar et l’Aubisque qui serait un haut-biskar.

Quant au k, il semblerait que son apparition date de la période révolutionnaire. Ainsi Visquer devint Visker. Cette orthographe ne fut cependant pas toujours admise ou appréciée, en 1854 un chef de bureau du service du cadastre écrivait encore Visquer….

Cette note a pu être rédigée grâce à divers documents et aux recherches de M.Pierre Leborgne que nous remercions vivement.

Visker fût une seigneurie à l’époque féodale. Ainsi, Pierre de Visker signe, le 9 Octobre 1292, une supplique adressée à Philippe le Bel constatant les droits de Constance au Comté de Bigorre.

La seigneurie passe très vite en différentes mains. En 1412, la Seigneurie est aux mains de la famille de Barbazan puisque le 8 Juillet de cette année fût signé le contrat de mariage entre  »Noble de Barbazan, seigneur de Villembits » et  »Noble Brunette de Barbazan », soeur d’Arnaud Chilhem de Barbazan, seigneur de Mauran et de Bisquer.

 

En 1453, la famille de Barbazan cède ses droits aux seigneurs de Villembits, peut-être par héritage, compte tenu du mariage de 1412.

La seigneurie passe ensuite entre les mains de la famille de Soréac qui vend ses droits à Françoise de Saint Sevié le 3 Novembre 1593.

Enfin, le 12 Juillet 1715, Françoise de Montaut Saint Sevié, dame de Lescure, se démet des droits de sa famille sur Visker par un acte de vente en faveur de Monsieur d’Intrans.

Le château de Visker où résidèrent probablement ces différentes familles a disparu à une époque impossible à préciser. Il n’en est pas fait mention dans le livre terrier de la commune daté de 1776.

Au XIXe siècle, le village doit être en partie reconstruit après un tremblement de terre…

De sinople aux deux renards d’or passant l’un sur l’autre


Ils représentent l’ancestral souvenir des terrains de chasse où caracolaient les seigneurs d’Ossun et leurs nobles invités de Bénac et de Saint-Martin. Ce fut l’un d’eux qui aurait baptisé  »ets renardès de Visker » les serfs du lieu pour souligner leurs connaissances de traqueurs et de piégeurs.

Un jour,  dit la légende, le seigneur suzerain s’adressant à son vassal du lieu qui fut plus tard Visker, aurait demandé à celui-ci : quel nom voulez-vous donner à votre territoire ?

– Ma foi, je n’en sais rien. Mon château est situé sur un côteau où le vent ne souffle pas mal de tous côtés. Quand il souffle un peu plus fort que d’habitude, les habitants du lieu se trouvent vivement contrariés, ils bisquent.
Eh bien, alors, répliqua le suzerain, ce lieu s’appellera Bisquer.

Ce nom est, en effet, celui dont on désignait la commune au commencement du siècle, et Visker ne serait donc qu’une corruption du mot Bisquer.

Le Chêne de Visker fait partie de la mémoire du village.

Signal monumental que l’on apercevait depuis Tarbes, les armées de Napoléon auraient, dit-on, surveillé la région du haut de son faîte !!

Qualifié de tricentaire dans les années 1950, il pourrait cependant, selon certains, être bien plus âgé, compte tenu de ses  dimensions fort  respectables.

A la fin de sa vie le diamètre du chêne atteignait entre un bon mètre cinquante et trois mètres selon les différentes personnes consultées. Son tronc étant creux, le Conseil municipal décida par délibération du 19 avril 1964 de procéder à son abattage.

Le chêne fut abattu dans l’hiver qui suivit. Le bois fût vendu et certains lots furent constitués chacun d’une seule grosse branche.

La municipalité s’occupa du remplacement du chêne non sans mal car le premier planté n’a pas survécu.

Puisse l’actuel veiller sur les générations futures……..